Biais cognitifs en situation de crise : l’ennemi invisible des décisions !

En situation de crise, les biais cognitifs peuvent altérer le jugement, influencer les décisions de l’équipe et amplifier les risques d’erreur. Voici quelques biais courants qui peuvent impacter une équipe lors de moments critiques :

1.Biais de confirmation : Ce biais pousse les individus à favoriser les informations qui confirment leurs croyances existantes tout en ignorant celles qui les contredisent. En situation de crise, ce biais peut limiter la prise en compte de solutions alternatives et de nouvelles informations, particulièrement si elles remettent en cause une stratégie en place.

2.Biais d’ancrage : L’ancrage conduit à donner une importance excessive à la première information reçue, qui devient un point de référence pour toutes les décisions ultérieures. Dans une crise, ce biais peut conduire une équipe à fonder ses décisions sur des données initiales erronées, surtout si les premières informations sont partielles ou incorrectes.

3.Biais de disponibilité : Ce biais se manifeste lorsque les individus évaluent la probabilité d’un événement en fonction de la facilité avec laquelle ils se rappellent des événements similaires. Pendant une crise, cela peut inciter l’équipe à surévaluer ou sous-estimer la probabilité de certains scénarios en se basant uniquement sur des crises antérieures qui étaient similaires mais non identiques.

4.Biais de surconfiance : La surconfiance amène les individus à surestimer leurs capacités à gérer la situation ou à anticiper les événements. En période de crise, ce biais peut entraîner une prise de risque excessive, un manque de prudence, ou même une résistance aux conseils et perspectives externes.

5.Biais de statu quo : Ce biais pousse les personnes à préférer maintenir la situation actuelle, même lorsqu’elle devient inefficace ou dangereuse. Dans une crise, le biais de statu quo peut entraîner une réticence au changement et freiner la prise de décisions adaptatives cruciales.

6. Biais de groupe (ou pensée de groupe) : Ce biais survient lorsqu’un groupe prend des décisions pour maintenir la cohésion et éviter les conflits, même si cela signifie ignorer des options pertinentes ou adopter des solutions moins optimales. Lors d’une crise, il peut limiter les perspectives divergentes et conduire à des décisions collectives suboptimales.

7.Biais d’attribution : Ce biais amène les individus à attribuer les succès à des facteurs internes (comme leurs compétences) et les échecs à des facteurs externes. En situation de crise, cela peut empêcher une analyse objective des erreurs et limiter les apprentissages pour l’avenir.

8.Biais de récence : Il consiste à accorder plus d’importance aux informations les plus récentes. Dans un contexte de crise, cela peut mener l’équipe à surévaluer des événements récents au détriment d’une vision d’ensemble, ce qui peut conduire à des réactions exagérées ou inappropriées.

Ces biais cognitifs peuvent être atténués grâce à une formation en Techniques d’Optimisation du Potentiel (TOP), qui améliore la conscience de soi, renforce la résilience cognitive et développe des techniques de recentrage pour maintenir une prise de décision plus rationnelle, même sous stress intense.

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Sylvaine Scheffer & Edith Perreaut Pierre

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Revu en novembre 2024.